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Haut les mains


À voix haute

"J'ai une arme en bouche, prête à se déclencher et à matraquer toute la populace. Je vais les épater. Tant qu'ils en avaleront la tasse. Je manie l'art de la rhétorique. Rien que ça."

Le passage entre guillemets pourrait très bien sortir de la mâchoire enflammée d'un finaliste. Celui du concours d'éloquence de Saint-Denis. Une joute verbale revitalisée par l'université qui dépend du 93. Vous connaissez ?

Il y en a qui murmurent : encore un film sur les banlieues à croire qu'on ne parle que d'eux. Ils s'attendent à voir défiler le multiculturalisme en puissance. Les stéréotypes pourraient ravir leurs palpitations cardiaques.

Ils ont tort.

Vous y verrez des mots qui sautillent, qui se barrent en rampant. On envoie balader le droit chemin, les allitérations détournent le bon sens.

Tout est si bien articulé, autant les mots que la finalité d'un tel discours. Et ce n'est pas un concours de circonstances.

C'est le talent pur et dur, travaillé à coup de cordes vocales. Il y a de quoi arracher votre conviction.

Vous y écouterez des discours un brin politisé sur fond de Slam.

Des artistes de la parole, je vous le jure.

Vous en perdrez votre latin. Laissez vous porter, l'émerveillement n'est pas loin.

Vous êtes intrigué : Le langage, le propre de l'homme. L'homme est un animal politique. L'art de la rhétorique, c'est l'art de la guerre. Si vous voulez y voir plus clair, (re)visionnez "I have a dream" de Martin Luther King (1963). Il avait déjà tout saisi.

Crédit photo : À voix haute - le film

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