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L'eau ça mouille

Transpirer, ça ne vous fait pas rire. Vous avez honte, pourtant la sueur aurait le don de vous définir. De séduire l’autre. Ne la sous-estimez pas. L'autre est sur le point de craquer. De vous croquer.

Il brille de mille feux. L’homme de la météo ne vous avait pas menti. Le soleil ne vous lâche pas d’un pas. Il vous jette de ces regards, celui-là. Il y a de quoi rougir. Vous êtes flamboyante, est-ce l’excitation ou bien la chaleur ?

Vous êtes en eau. Mouillée. Pourtant, vous n’avez pas pris la flotte, vous en sécrétez. Vous en avez de ces dons. Faiseuse d’eau…

On vous doit la vérité. Vous transpirez. Ça n’a pas l’art de vous ravir, car il est dit, que la transpiration fait fuir.

Le soleil, l’asphalte. Le soleil tape si fort, il retape. Vous avez beau résister : vous ne pouvez lui échapper. Elle s’acharne sur vous, et c’est comme ça tous les étés. Plus vous grandissez, plus elle se fait massive. Elle arrive en trombe, avec ses acolytes : les gouttelettes. Chaque année, plus rondes, plus dégoulinantes, elles parcourent votre dos et glissent jusqu’à provoquer des frissons.

La transpiration s’empare de vos creux. Vos aisselles sont les premières visées. Autrefois si imperméables, elles libèrent un liquide peu fleuri. Votre féminité en prend un coup, alors jamais le son du pschitt ne vous quitte. Comme s’il allait vous sauver.

Vous avez tort : la transpiration, c’est votre libération.

L’eau salée qui se barre de vos pores. C’est bon signe. Vous allez bien. Vous êtes en bonne santé. Vous évacuez les toxines. Si l’on sue, c’est pour maintenir la température du corps à 37,2° C. Foutez dehors les corps étrangers : la transpiration exfolie. On se rafraîchit : après avoir tout déversé, vous vous relâchez.

C’est physiologiquement prouvé par l’Ayurveda - médecine indienne - qui oblige le patient à suer comme c’est pas permis. Après ça, la cure peut commencer. Ils avaient déjà tout compris. Un peu comme les Indiens d’Amérique qui n’ont pas attendu le sauna pour éliminer les perles d’eau. Ils avaient la hutte à sudation : une formidable thérapie pour soigner les chakras, parasites perturbateurs. Idem, pour les mayas qui provoquaient la gouttelette à la vapeur d’un bain « temazcal », pratique toujours d’actualité, si vous allez faire un tour au Mexique.

Suer c’est pleurer du liquide biologique. C’est une purification, et il faut passer par là. Chaque goutte, qui s’échappe c’est un poids en moins. Vous êtes prête pour un sauna ?

Ceci n’est pas une injonction à ne plus sentir la rose. Il est temps d’assumer les auréoles et d’envoyer valser tous ces enfantillages. On les chasse férocement, car les standards de beauté voudraient les radier, comme si celles-ci n’avaient aucune utilité.

La société s’aseptise à coup d’anti-transpirants fabriqués à base de sels d’aluminium. Ils détruisent tout ce qui passe : mauvaises odeurs et organisme. Le jus de citron à badigeonner sur vos aisselles, sauvera votre singularité. Il est temps de vous rebeller : de créer votre propre fragrance, comme dirait le nez Jean-Claude Ellena. Il va jusqu’à déclarer : le parfum ne se réinvente pas, il condamne à une uniformisation des odeurs.

Votre signature olfactive a du soucis à se faire : elle est en voie de disparition. La transpiration, c’est vous. Votre odeur corporelle complète votre allure, elle est accessoire, autant qu’aléatoire. Vous avez beau la parfumer, elle est intouchable. Elle agit comme un gingembre en puissance. Autrement dit, elle est aphrodisiaque. Ce n’est pas de l’eau de vie que vous créez, pourtant elle sert votre sensualité. Corps en émoi, et loi de la magnétique en orbite. Avec elle, votre charme opère, en toute splendeur. Elle vous donne du relief, car grâce à elle vos phéromones - signal invisible que vous envoyez à l’autre, sexuel - gambadent dans la nature. Le «sentiment érotique» coule en vous.

Vous êtes attirante, parce que vous « sentez ». Vous avez l’exclusivité d’une chose qui vous échappe. L’effluve est imperceptible, presque figurative. L’odorat, c’est un truc de sauvageon : c’est ce qui excite. Ne dénaturez pas ce que vous laissez sur votre passage, c’est la condition au désir sexuel.

Napoléon donnait l’ordre suivant à Joséphine : « Ne te lave pas, j'accours et dans huit jours je suis là ». Huit jours, c’est tout de même long.

Le mâle intrigué par la senteur, se lance à votre poursuite. Rien n’est encore dévoilé, pourtant elle envoûte et goûter au corps de l’autre, est assez tentant. Avec la transpiration, les phéromones s’envolent, le plaisir prend le dessus, ce qui donne l’origine du monde, selon Markus Rantala, chercheur en Biologie.

L’odeur distinctive a inspiré les « phéromones parties » : il vous suffit de renifler un T-shirt sali pour dégoter l'homme de votre vie. Si vous ne transpirez pas comme il faut, des laboratoires le font pour vous. Vous trouverez en spray un fluide rempli de phéromones. Si ça ne suffit pas, inspirez-vous de Marc Atlan, qui a confisqué son odeur, l’a enfermée dans un flacon et l’a distribuée en édition limitée. Elle s’appelait La Petite Mort. Elle a tous les attributs du philtre d’amour.

Vous aussi testez l’efficacité de votre eau. Pour cela, capturez votre sueur, et parfumez vos amourettes, elles tomberont comme des mouches. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour plaire ?

Votre sueur sous le cagnard vaut de l’or, si vous saviez.

Vous êtes intrigué : Soyons pragmatique : la sueur c'est une douce mixture d'eau, de sel et de déchets métaboliques et d'électrolytes. Maintenant, vous savez !

+ : 3 chercheurs ont créé un parfum qui diffuse une odeur aussi fraîche qu'une marguerite dès que la personne qui le porte se met à transpirer. Vous êtes intéressé ?

Crédit photo : Pub AXE

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