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Les racines du mal


Une histoire à dormir debout, pourtant si vraie

Avertissement : article engagé, ne pas lire si l’objectivité est votre eau de source.

Si je vous disais qu’il y a une femme en France, à la mâchoire assez vorace. Elle a pas mal de prétendants. Des partisans qui l’aiment trop fort. De tout leur cœur. Inutile de préciser que l’aire de leur organe vital, est toute relative. Toute minuscule.

La femme en question, est à deux doigts de pousser la porte d’un palais. Un palais qui n’aura bientôt plus de locataire.

Le palais, il en met plein les mirettes, on pourrait se rouler par terre, tant l’or nous encombre la face. Bien entendu, il y a des hommes qui n’écarquillent plus les yeux à sa vue. Ils ne bougent pas d’un iota : ils vivent dedans.

La splendeur n’a plus d’odeur pour eux. C’est l’habitude, qui rabaisse le beau.

D’ailleurs, l’habitude rabaisse aussi le laid. Le très, très, laid. Les méchants n’auront bientôt plus rien à craindre. Ils pourront vivre sans se cacher. Ils pourront déclarer des insanités, et on les écoutera comme s’il s’agissait d’un programme politique. Qu’est-ce que je raconte, c’est déjà le cas.

Cette femme, un jour a été une petite fille qui gambadait à Neuilly-sur-Seine. Elle a été enfant. Vous savez l’enfance, cet épisode d’insouciance, là où le mal prend son mal en patience. C’était le genre de demoiselle, à la chevelure blonde comme les blés et les yeux bleus comme les rayures de la marinière qu’on lui foutait sur le corps. Sur le corps, elle n’avait droit qu’à trois couleurs, celle de la nation.

Elle a grandi avec la France. Sa France, pourrait bien rimer avec « cher pays de mon enfance ».

Il n’y aura pas de rime.

Sa France, à elle, n’est pas si douce. Elle sent le soufre, avec arrière-goût de Zyklon B.

Sa France croit que les aryens sont des gens bien.

Sa France nargue la démocratie à coup d’insignes nazis.

Sa France parle de la Shoah comme une histoire inventée par les juifs pour être encore plus riches.

Sa France, pas celle du Vél'd'Hiv.

Elle a grandi à côté d’un papa, nocif. Le genre de papa, qui commet des crimes – la torture en Algérie, par exemple - et qui s’entoure de gens comme lui : des criminels fascistes et révisionnistes. Vous voyez le genre d’influences.

Papa a aimé le poujadisme, autant qu’il a servi pour la France en tant que soldat en Indochine et en Algérie.

Papa est un homme politique. Au grand dam de l’humanité et de la politique.

Dès 1969, il se lie d’amitié avec tout ce qui passe : anciens SS, amoureux du régime de Vichy ou encore anciens militants de l’Algérie française. Ça donne un ragoût dégueulasse : « Il faut faire un parti révolutionnaire. Blanc comme notre race, rouge comme notre sang et vert comme notre espérance » François Brigneau - ancien milicien (autrement dit condamné pour collaboration avec nazis). Ce mouvement s’appelle l’Ordre nouveau, il est à l’origine du Front National.

La base du Front National est tout à fait glorieuse.

Elle se marie avec l’ordure post-seconde guerre : Pierre Bousquet - secrétaire général du Parti de l'Unité Française et ancien de la division SS Charlemagne - des étudiants du GUD (Groupe Union Défense : une souillure d’extrême droite, qui n’hésite pas à harceler, tabasser, agresser gravement), les Jeunesses patriotes et sociales (JPS) incarnées par Roger Holeindre - ancien de l'OAS - et un chef de file qu’on attendait plus : François Duprat - thésard en négationnisme et traducteur à ses heures perdues du brûlot : Le Mensonge d'Auschwitz. Le FN, un ménage à trois ou quatre, qu’importe.

Jean-Marie Le Pen a des fréquentations qui feraient fuir n’importe quelle jeune fille en fleurs. Pourtant, Marine l’admire sans jamais l’exposer à la critique. Il n’y a donc rien de mal à porter à bras le corps, un parti co-fondé par Léon Gaultier - un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS.

« On naît la fille de Le Pen, on meurt la fille de Le Pen. C'est l'homme de ma vie. Il a construit la femme que je suis. » Marine Le Pen

Papa reçoit l’ex-officier nazi Pierre Marion - fondateur de la Milice - à dîner ce soir, la petite Marion Anne Perrine ouvre bien grand ses oreilles. Faut pas rater une miette, l’horreur doit s’entendre en intégralité, sinon c’est tout gâché.

«Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale» réaction suite à l’évocation des chambres à gaz, vomi répété à plusieurs reprises par Jean-Marie Le Pen.

Le FN est né. Une flamme tricolore inspirée du MSI - parti fasciste italien - brandie comme un emblème. Un blasphème. «Un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés en trop» est asséné. Il n’y a pas de quoi être fier.

1981, la décadence a du succès avec une «contre-fête de l’Humanité» qui distribue le négationnisme et l’antisémitisme à qui veut.

Les années passent, le sourire devient carnassier.

Elle est enfin grande, prête à faire de la-haine-de-l’autre son fonds de commerce. Pourtant, elle rêve d’être avocate. Une ambition qui la prédestinait à défendre les pauvres franco-français attaqués par les méchantes multinationales à nez crochus.

Entre ses soirées alcoolisées et l’inscription au barreau, elle trouve du temps et s’allie au groupe Union Défense. Une récréation dans ce trop-plein de diversité qu’est la faculté.

Elle boit beaucoup. Trop. Un comportement de night-clubbeuse déjà symptomatique. Boire, c’est aller mal, c’est vouloir évacuer une enfance douloureuse passer à avaler des « bols de crapaud » (extrait d’une interview de MLP). Un bon psychanalyste aurait sauvé Notre France. Freud aurait été idéal. Trop tard.

Le droit, ce n’est pas son fort. On dit qu’elle ne gagne pas un rond, d’autant plus qu’elle tourne en rond, faute de clients. Elle s’ennuie, comme un rat-mort.

Elle, est bien vivante.

Il est temps de rejoindre l’entreprise familiale, dont la devise se confond avec la fameuse comptine du camarade Pétain : travail, famille, patrie. Elle va réinvestir la génétique, et se politiser auprès des vrais.

Le Front National, un parti extrémiste, une petite équipe de charmants jeunes hommes, dont le leader a tout d’un borgne. Des pirates qui se prennent pour de robustes marins. Elle, un poisson dans l’eau. Voilà d’où vient, la vague bleue marine.

Vous connaissez la suite, elle dérape.

Pourtant elle grimpe. Dans les sondages. Dans les intentions de vote. Dans les votes.

Si votre mémoire flanche, au premier tour, elle était à 21,9%.

Image politiquement correcte.

“This world is not so kind

People trap your mind

It's so hard to find

Someone to admire“

Madonna interprétait Nobody Knows Me en 2012, derrière elle, un portrait de Marine défilait, elle portait une croix gammée sur le front. Madonna avait-elle raison ?

Vous connaissez la réponse.

Vous êtes intrigué : Il y a de la documentation partout. De très bons analystes comme Valérie Igounet qui a décortiqué en profondeur le FN dans Le Front national de 1972 à nos jours : le parti, les hommes, les idées, Paris, Le Seuil, 2014.

Pour aller plus loin :

  • Comprendre Le Front national - Alexandre Dézé

  • La vraie Marine Le Pen - Renaud Dély

  • La vérité sur le programme du Front national - Mael De Calan

  • Vidéo INA : http://www.ina.fr/video/4593451001

Crédit photo : La poubelle

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